E.M. Remarque, À l'Ouest rien de nouveau



Remarque habillé en soldat, guere de 14-18





Erich Maria Remarque
Biographie :
Erich Maria Remarque est né le 22 juin 1898 à Osnabrück en Allemagne. Il est né sous le prénom Erich Paul Remark. Il est mort le 25 Septembre 1970 à Locarno en Suisse. Son père était Peter Remark qui était relieur, et sa mère, Anna Maria.
Quand il était petit, il est allé dans un séminaire catholique. En 1916, il fait partie de l’armée et est envoyé au front en juin 1917. Un mois après, il est blessé par des éclats de grenades pendant une bataille au front. Après la guerre en 1918, Erich Maria Remarque va à l’hôpital militaire de Duisbourg.  Le 5 janvier 1919, il refuse toute médaille et décoration. Après la mort de sa mère le 9 novembre 1917, son père Peter Remark se remarie avec Maria Anna Henrika Bahlmann.
Il passe son habilitation à l’enseignement le premier août 1919. Il devient enseignant à Lohne, Klein Berssen en mai 1920 puis il finira à Nahne en août 1920. Mais sa carrière se terminera en novembre 1920.  Il se fait appeler Erich Maria Remarque à partir de 1924. Ce changement de nom est en hommage à sa mère mais il aurait avoué à certains de ses amis que c’était un hommage à Rainer Maria Rilke (écrivain allemand).
Il commence à écrire À l’Ouest rien de nouveau en 1917. En 1928, l’éditeur S.Fischer refuse de publier son roman mais Ullstein, lui, accepte et signe un contrat avec Erich Maria Remarque.  Son livre fut brûlé lors des autodafés en 1933. Après cela, il va s’exiler en Suisse puis aux États-Unis. Il obtient sa naturalisation américaine en 1947.  
Erich Maria Remarque va acheter le titre de Baron de Buchenwald pour 500 Reichsmarks.  Il va se marier avec IIse Jutta Zambona et divorcer en 1930.
Lewis Milestone  a repris le roman éponyme d’Erich Maria Remarque pour en faire un film. Le film a été interdit le 11 décembre 1930 par le « Film-Oberprüfstelle » (le comité de censure cinématographique de l’époque). Ce film a obtenu deux oscars : pour le meilleur film et le meilleur réalisateur. Puis en 1931, il a reçu le titre du meilleur film étranger.
Le rôle de Remarque dans la guerre :
Erich Maria Remarque fut incorporé dans l’armée en 1916, à 18 ans et contre son gré. Il est envoyé sur le front, à l’ouest, l’année suivante. Un mois après, il est blessé au cou, à la main et à d’autres membres par des éclats de grenade. Il est démobilisé et rejoint Osnabrück. Son pacifisme le pousse à écrire A l’Ouest Rien de Nouveau (Im Westen nichts Neues) qui fut son premier réel succès



Remarque vers la fin de sa vie
Plaque commémorative apposée sur le mur de l'ancienne propriété de Remarque, à Berne


Sources:

http://voiceseducation.org/content/erich-maria-remarque-all-quiet-western-fron

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gedenktafel_Wittelsbacher_Str_5_Erich_Maria_Remarque.jpg





À l’ouest rien de nouveau,

 Erich Maria Remarque

Résumé critique



              À l’Ouest rien de nouveau
 est un roman réaliste écrit par Erich Maria Remarque, paru en 1929 et qui raconte l’histoire d’un jeune soldat allemand durant la Première Guerre Mondiale. Ce roman a subi un autodafé en 1933 sous le régime de Hitler, jugé comme étant trop critique de la guerre. Il s’agit de l’œuvre qui a fait le succès de son auteur.  Comment cette œuvre réaliste nous présente-t-elle la Grande Guerre ?

De jeunes Allemands, qui viennent à peine de finir leurs études, sont incités à partir à la guerre. Celle-ci leur est présentée comme une aventure, un devoir patriotique. Paul, Tjaden, Kropp, Kemmerich, Frantz, Müller et leurs camarades de classe sont envoyés dans le même camp de formation et se retrouvent dans le même bataillon un an plus tard. Ils font la connaissance d’un soldat débrouillard et qui les aide à survivre et à trouver de quoi manger, Kactzinsky, qui a déjà une femme et des enfants.

 La guerre s’avère être une désillusion : affrontements, bombardements, attaques au gaz, manque d’hygiène et parfois de nourriture… Leur vie est séparée en deux : les violents combats au front durant lesquels ils sont toujours exposés à la mort et les courts temps de repos à l’arrière.

Paul, qui devient au fur et à mesure de l’histoire un vétéran, voit les jeunes soldats et ses amis mourir les uns après les autres. Lorsque vient son tour de tomber au combat, Paul est serein, voire soulagé.

Le roman semble très fidèle à la réalité historique de la Grande Guerre, en insistant bien sur l’horreur qui constitue le quotidien des soldats : c’est une oeuvre pacifiste.
Étant donné que l’auteur a été soldat lors de cette guerre, il a été capable de retranscrire assez fidèlement la vie au front, dans les tranchées.

Le roman détaille les très mauvaises conditions de vie du soldat, avec la présence de rats dans les étroites tranchées contre lesquels ils se disputent la nourriture (des mies de pain), le manque de nourriture assez fréquent et la peur des nouveaux soldats lors des affrontements et le quotidien au front, ponctué d’attaques au gaz, de tir d’obus et d’assauts provenant des tranchées ennemis.

Le sentiment de ne pas appartenir à la vie civile (lors des permissions), le cynisme, l’indifférence et l’habitude face aux morts et aux blessés ainsi que la déshumanisation rendent compte de l’atrocité de la guerre. On y retrouve cependant l’importance de la solidarité entre soldats, qui se sentent parfois même mieux compris par leurs camarades que par leur familles.

Le personnage de Paul rend bien compte de la situation. Son comportement, ses idées et ses priorités ont complètement changé : lui qui était jeune et avait plein de projets d’avenir, est devenu austère et ne pense plus qu’à sa survie et ses besoins matériels. Après avoir subi les terribles attaques et après avoir vu mourir ses amis, Paul se renferme sur lui-même. Lors d’une attaque, après avoir tué un Français, il regrette son acte et ne comprend plus pourquoi il s’est engagé comme soldat. Il réalise que la guerre l’a rendu insensible à la mort. D’ailleurs, il oublie le soldat quelques jours après.

Le fait que l’auteur ait choisi comme narrateur un simple soldat de première ligne, et non pas un gradé ni un médecin de camp par exemple, lui permet de décrire la guerre du point de vue le plus intéressant. C’est bien un récit réaliste, donc par conséquent qui se veut objectif, pour bien montrer qu’il n’y a pas eu besoin d’enlaidir volontairement la guerre pour y pointer du doigt ses monstruosités, ses abominations, ses injustices…

Un des principaux intérêts de l’oeuvre est de montrer le vrai visage de la guerre, et non pas cette représentation de la force patriotique, de puissance, de virilité et d’aventure. D’ailleurs, Paul et ses amis se font “piéger” par leur professeur, et s’engagent sans connaître leur vrai avenir, qui détruira leurs rêves, leur sociabilité et leur humanité. D’ailleurs, son livre a subi un autodafé par l’armée nazie car cette interprétation critique de la guerre ne concordait pas avec les idées de l’armée toute-puissante d’Hitler.

Contrairement à la généralité des autres best-sellers traitant de la Grande Guerre que nous connaissons, nous nous trouvons dans le camp allemand, les “perdants”, et non le camp des Alliés. Le roman inspirera deux films américains qui se nommeront tous deux All Quiet in the West Front (littéralement : Tout est calme au front de l’Ouest.)



Illustration d’un extrait d’ À l’ouest rien de nouveau



 

«Le silence se prolonge. Je parle, il faut que je parle. C’est pourquoi je m’adresse à lui, en lui disant: «Camarade, je ne voulais pas te tuer. Si, encore une fois, tu sautais dans ce trou, je ne le ferais plus, à condition que toi aussi tu sois raisonnable. Mais d’abord tu n’as été pour moi qu’une idée, une combinaison née dans mon cerveau et qui a suscité une résolution; c’est cette combinaison que j’ai poignardée. A présent je m’aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi. J’ai pensé à tes grenades, à ta baïonnette et à tes armes; maintenant  c’est ta femme que je vois, ainsi que ton visage et ce qu’il y a entre nous de commun. Pardonne-moi, camarade. Nous voyons les choses toujours trop tard. Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes, vous aussi, de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent comme les nôtres et que nous avons tous la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances ? Pardonne-moi, camarade; comment as-tu pu être mon ennemi ? Si nous jetions ces armes et cet uniforme tu pourrais être mon frère, tout comme Kat et Albert. Prends vingt ans de ma vie, camarade, et lève-toi… Prends-en davantage, car je ne sais pas ce que, désormais, j’en ferai encore »

Édition : Livre de poche
Page du livre : p196 (ligne 1 à 24)

Nous avons choisi cet extrait dans lequel Paul se retrouve seul face à un soldat ennemi qu’il vient de tuer. Dans le roman, on sent que les soldats ont tendance à devenir insensibles aux horreurs de la guerre; or dans cet extrait, Paul reprend conscience de la gravité de son acte et se culpabilise jusqu’à délirer. Nous trouvons qu’il s’agit d’un des extraits qui montre le plus la sensibilité du soldat en tant qu’être humain.


http://www.croix-rouge.fr/Actualite/150-ans-d-engagement-humanitaire/1er-auxiliaire-des-pouvoirs-publics/(picture_num)/2






Cette photo provient du film All quiet from Western Front, réalisé par Richard Delmann en 1979 qui reprend l’histoire du roman À l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque. La photo reprend la scène racontée dans l’extrait que nous avons choisi.

Travail réalisé par:
Aymeric Maygné, classe de 2nde 3
Maxime Poignand, classe de 2nde 4
Tu Vi Truong, classe de 2nde 2



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