Ernst Jünger, Orages d'acier

Biographie d’Ernst Jünger




Ernst Jünger est né le 29 mars 1895 à Heidelberg en Allemagne. Il est issu d’une famille de cinq enfants. Son père est pharmacien et chimiste. Adolescent, il est très réticent à la discipline scolaire. Lorsqu’il atteint l’âge de 17 ans, il quitte sa famille et s’enrôle dans la Légion Française Étrangère. Dans son livre Jeux africains, un livre autobiographique, écrit en 1936, il raconte son expérience dans la Légion Française Étrangère.
Lors de la mobilisation en 1914 en Allemagne, il se porte volontaire pour la Première Guerre Mondiale. Il y est officier et lieutenant. Il sort de cette première guerre avec 14 blessures. Ernst Jünger reçoit «La Croix pour le Mérite», qui est la plus haute distinction militaire allemande.
Après la guerre, il s’essaye aux romans, souvenirs et essais. En 1920, il publie à compte d’auteur, son premier roman, Orages D’acier. Dans cette oeuvre, il raconte la guerre des tranchées comme il l’a vécue. En 1922, il écrit La Guerre, qui est un roman et essai  sur ses souvenirs de la Grande Guerre.
Le 31 aout 1923, il quitte l’armée et entame ses études en sciences naturelles à Leipzig. Il quitte l’université le 26 mai 1926, et s’installe comme écrivain et journaliste politique.
Par la suite, il est approché par le parti nazi à cause de son passé de combattant. Il décide de démissionner de ce club d’anciens combattants en apprenant l’exclusion de membres juifs. Vers 1933, la Gestapo perquisitionne sa maison, il est surveillé en permanence, et écrit un livre critiquant le régime nazi : Sur les falaises de marbre.
En 1939, il est mobilisé dans la Wehrmacht, en tant que capitaine. Il se consacre à l’écriture de son Journal de guerre ainsi qu’à un essai, La Paix. Il est soupçonné d’avoir été au courant de l’attentat contre Adolf Hitler mais de ne pas y avoir participé, le 20 juillet 1944.
De 1950 jusqu'à sa mort, il vit dans un petit village de Wilflingen et se convertit au catholicisme. Il meurt dans son sommeil le 17 février 1998 à l'hôpital de Riedlingen.
Sources:



Panneau de la rue Ernst Jüngfer à Wilflingen


Résumé critique d'Orages d'acier



Orages d’acier est le 1er livre d’Ernst Jünger, publié en 1920 donc deux ans après la fin de la Première Guerre Mondiale aussi qualifiée de guerre totale, car elle fut la plus destructrice des guerres connues jusqu’alors.Le récit sous sa forme actuelle est le résultat de prises de notes durant la guerre (journal) et d’une réécriture plus tardive en vue de la publication.  Il s'agit d'un récit autobiographique sur l’expérience de la Première Guerre Mondiale que l’auteur a vécue entièrement en tant que soldat et officier .Il se présente sous la forme d’un journal de guerre et c’est l’œuvre la plus célèbre et la plus vendue d’Ernst Jünger. Or, l’auteur a-t-il choisi de faire transparaitre ses émotions dans son récit? Pour compléter notre résumé critique, nous résumerons premièrement le récit, pour ensuite en faire une critique et donner notre avis sur cette œuvre.
            En janvier 1914, Ernst Jünger, jeune citoyen allemand engagé volontairement dans la guerre, est dans un train en direction de Bazancourt en France. Il est enrôlé dans le 73ème bataillon. Ses compagnons et lui ont le goût de l’aventure et voient dans cette guerre une échappatoire à leur quotidien morne. Au départ ils ne sont là qu’en tant que relève : ils dorment, nettoient leurs équipements et font des exercices.
           Leur première bataille est à Hattonchâtel. Ernst  est blessé et ne retourne sur le front que quinze jours plus tard.
           Ensuite, la première grande bataille à laquelle Ernst doit se heurter est celle de Monchy. Il doit faire face à des bombardements d’obus assaillants. Pour se réfugier hors du champ de bataille rempli de shrapnells, les soldats s’abritent dans les boyaux. Étant caporal, Ernst a le privilège d’avoir une cagna pour se protéger. Mais malgré cela, les jours restent relativement paisibles pour lui.
Après que l’auteur a changé de campement et s’est installé dans une nouvelle tranchée, une nouvelle bataille a lieu: la bataille de Somme, vers la mi-avril 1916. Ernst est alors affecté dans une nouvelle compagnie. Lors d’une fusillade, une grosse alerte de gaz a lieu et beaucoup d’hommes de la compagnie sont atteints. Certains meurent dans les trois jours qui suivent.
          Vers Aout 1916, le moral de la compagnie d’Ernst s’améliore. Ses soldats et lui participent à la bataille de Guillemont où sont lancés beaucoup d’obus. Il y a plusieurs attaques, des maisons de civils sont touchées et le village est rempli de décombres.
Ernst  obtient une permission et passe Noël et le Nouvel An auprès de ses camarades, dans la bonne humeur. En 1917 il reçoit la Croix de Fer malgré ses blessures. Il retourne ensuite à la Somme où il retrouve le même chaos.
          En mai 1917, il se retrouve face à face avec des Hindous. Ernst sort glorieux de cette bataille, grâce aux prisonniers faits.
          Lors des batailles de Langermack, Régniéville et de Flandres , le chaos se poursuit et beaucoup de ses compagnons meurent.
         En mars 1918, une grande bataille a lieu à Mory, le no man’s land est rempli d’assaillants et il y a beaucoup plus d’action que dans les précédentes batailles. En juin et juillet 1918, c’est le dernier assaut à Cambrai, c’est un face à face très tendu avec les Anglais d’où Ernst sort indemne, mais avec peu de compagnons.
        Après avoir fêté la fin de la guerre, Ernst Jünger reçoit la Médaille d’or des blessés. Le 22 septembre 1918, il reçoit du général Von Busse la Croix pour Le Mérite.

     On peut dire que l’œuvre rend bien compte de la réalité, par l’énoncé du nombre de morts, de blessés, de prisonniers :« Ce même jour, je perdis deux hommes de ma section » (p.115). De plus, les nombreuses attaques perpétuelles et les tirs assaillants montrent une violence sans précédent. L’œuvre rend par ailleurs compte de la réalité car c’est un récit écrit par un Allemand, ce à quoi nous ne sommes pas habitués, et ce qui nous permet d’avoir un deuxième point de vue sur la Première Guerre Mondiale.
      Cette œuvre insiste sur la violence de la Première Guerre Mondiale, entre autres sur les actes de violence incessants : « A cinq heures, les Anglais avaient soufflé leurs nuages de gaz et de fumée et avaient ensuite violemment pilonné la tranchée à coup de mines. » (p.111). On insiste aussi sur la répétition de ces actes de violences, car on sait que la Première Guerre Mondiale est qualifiée de guerre totale.
       Le personnage ne nous transmet à aucun moment sa vision de la Première Guerre dans cette œuvre. Il est tout à fait objectif, contrairement à la plupart des témoignages écrits sous cette forme. Ici, la terreur et l’effroi ressentis lors de la guerre et face à la violence ne sont pas omniprésents. Ce ne sont donc pas les principaux sentiments que l’auteur cherchait à transmettre. C’est ce qui différencie l’oeuvre  de la plupart des témoignages de guerre.
       Les choix d’écriture de l’auteur ne permettent pas assez de se rendre compte de la réalité de la guerre. Il nous conte les faits les uns après les autres sans jamais nous expliquer, nous dire ce à quoi il pense ou ce qu’il ressent face à cette guerre qui n’a laissé personne indifférent et qui a marqué des générations entières. Si l’auteur avait été plus subjectif, peut-être ce livre aurait-il davantage retenu notre attention.
       Les intérêts de ce livre est qu’il nous permet d’avoir les points de vue de soldats sur le terrain, dans les tranchées. Par contre un des défauts du roman sur lequel nous sommes toutes d’accord est que le roman est trop objectif. Nous aurions préféré être plus au courant des sentiments qu’Ernst ressent durant la guerre. Nous trouvons que le but d’un livre autobiographique est de pouvoir avoir une interprétation des personnages face à leurs situations, surtout lorsque l’on parle de la Première Guerre Mondiale.

Si c’est un homme de Primo Levi est un récit sur la Seconde Guerre Mondiale, écrit au jour le jour et très subjectif. Contrairement à Orages d’acier, Primo Levi donne une explication et une interprétation personnelle des faits dans les camps de concentration.Mais, de la même façon qu’Ernst Jünger, Primo Levi reste toujours juste même envers ses ennemis. Ces deux auteurs ne témoignent pas ou très peu de haine dans leur récit et n’essaient pas d’inviter le lecteur à prendre parti pour un des camps. Pour conclure, ce livre est, selon nous, tout l’opposé d’un livre qui exprime les sentiments du personnage. Comme il est dit plus haut, Ernst Jünger décrit ce qu’il voit mais jamais ce qu’il ressent dans la Première Guerre Mondiale.



Illustration d’un extrait de l’oeuvre

« Après le déjeuner, que nous avions préparé à la cuisine, sur les vivres de réserve, dont nous avions abondance, et qui se termina comme de juste par un café bien tassé, je m’étendis à l’étage dans un fauteuil pour me reposer. J’appris par les lettres éparpillées sur le sol que la maison appartenait au brasseur Lesage. La chambre contenait des armoires et des commodes éventrées, une table de toilette renversée, une machine à coudre et une voiture d'enfant. Des tableaux lacérés et des miroirs brisés pendaient aux murs, Sur le plancher, à un mètre d'épaisseur, gisaient en désordre des tiroirs arrachés, du linge, des corsets, des livres, des journaux, des tables de nuit, des tessons, des bouteilles, des cahiers de musique, des pieds de chaise, des jupons, des manteaux, des lampes, des rideaux, des volets, des portes démontées de leurs gonds, des dentelles, des photographies, des tableaux, des albums, des caisses fracassées, des chapeaux de femme, des pots de fleurs, du papier de tenture, dans un pêle-mêle inextricable. »

Justification de la photographie choisie: Nous avons décidé de prendre cette photo, car elle indique précisément le lieu où notre extrait se déroule, dans une maison des années 1910. Avec cette image, on peut ainsi mieux comprendre où a lieu l’action et comprendre la description que fait Jünger dans le passage choisi. Il parle d'une maison détruite et énumère tous les objets présents. La photo nous montre le passé de l'extrait si on peut dire, car on voit la maison tout intacte avec les objets à leur place, tandis que dans l'extrait on imagine la demeure, mais complètement ravagée.






Travail réalisé par:
Tara Mistral, classe de 2nde 3
Delphine Sirois, classe de 2nde 2
Juliette Villemer, classe de 2nde1


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